Cecile Dhumes Conseil - accompagner la QVT - Colomiers

C’est la semaine de la QVT du 20 au 24 juin 2022 !

 Le premier webinaire que j’ai écouté animé par l’ANACT portait sur le passage de la QVT (Qualité de Vie au Travail) à la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail).

Pourquoi ce changement ? Comment se traduit-il ? Quelles ont été les avancées depuis l’Accord National Interprofessionnel de 2013 sur la QVT ?

Voici ce que je retiens :

La QVT sans les conditions de Travail ce n’est pas de la QVT

Le problème d’un accord , même national, est qu’il n’est pas lu de la même façon par tout le monde, voire pas lu du tout …

Donc on n’en retient que le titre, et « Qualité de Vie au Travail », quand on le dit, on peut penser confort des espaces de travail, cours de sport, massages … Autrement dit on pense à Vie, Qualité, mais pas à Travail. Où bien on ne pense le Travail que comme un lieu, qu’il faudrait aménager, dans lequel il faudrait faire rentrer de nouveaux acteurs, pour qu’il soit agréable à vivre.

Et c’est effectivement ce qui a pu se passer dans certaines entreprises (pas toutes !) comme l'indique l'ANACT : la QVT s’est parfois cantonnée à des sujets périphériques au travail, alors que l’ANI de 2013 parlait bien « d’améliorer les conditions d’exercice du travail résultant notamment des modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail,[…] ».

De fait, les accords dans les entreprises n’ont pas forcément intégré les thèmes définis dans l’ANI, et se sont appuyés sur ce qui existait déjà dans leur organisation.

Enfin, selon l'ANACT , et que j'ai pu observer également, c'est que cette démarche est souvent considérée comme une démarche en plus, sans valeur ajoutée, alors que la QVT en réalité a vocation à décloisonner les démarches des entreprises par exemple sur la Qualité, la prévention des RPS, l’égalité Hommes / Femmes

Ce qui s’est passé depuis 2013 n’était donc pas à la hauteur des attentes des partenaires sociaux, malgré des acquis réels dans certaines organisations (implication des salariés, décloisonnement des sujets et des acteurs …)

Les évolutions de l’accord QVCT de 2022

Cet accord (que je n’ai pas trouvé en ligne!) selon l’ANACT est un ajustement et non une refonte de l’accord de 2013 ; il insiste sur l’importance de :

  • La prévention primaire : comment faire évoluer le modèle de la performance dans une organisation ?
  • Parler du travail : il faut vraiment mettre le Travail au cœur de la démarche, et non ses aspects périphériques. Il faut parler du Travail et que les salariés soient force de proposition : « Avec le C de Condition on réaffirme le T de Travail » (Pascal Airey, ANACT)
  • La méthode : l’accord de 2013 ne définissait pas de méthode, l’accord de 2022 propose des éléments méthodologiques.
  • La démarche est fructueuse si elle est collective et paritaire : il faut un COPIL, intégrant des représentants de la Direction, des représentants du personnel, et ceux qui organisent le travail (directeur de production, cadre de santé …)

Nouveau mot ou évolution vers une culture de la prévention ?

De mon point de vue, il faut espérer que ce glissement sémantique s'accompagne d'autres leviers, outils, dynamiques, pour amener tous les acteurs qui définissent et font le travail vers une véritable évolution de la culture , par exemple :

  • former dès l'université, les grandes écoles, à l'approche ergonomique des situations de travail, l'intégration de la santé dans les modèles de la performance et de management ;
  • sensibiliser nos instances dirigeantes à l'importance de ce dialogue sur le travail dans les entreprises. Il y a de nombreuses incitations pour développer l'emploi ; ne peut-il y en avoir autant pour inciter à l'amélioration de la QVCT (cela existe, il y a de nombreux dispositifs d'aide à l'amélioration des conditions de travail souvent méconnus, tels que le FACT) ?
  • s'inspirer d'autres cultures, d'autres pays, non pour copier mais prendre chez eux ce qui est vecteur de développement humain.
×