Adapter le travail pour des salariés souffrant de troubles psychiques : quelles pratiques en entreprise ?

Adapter le travail pour des salariés souffrant de troubles psychiques : quelles pratiques en entreprise ?

En France, près de 25 % des actifs salariés sont touchés, à un moment ou à un autre, par des troubles psychiques.

Il peut s'agir de dépression, de troubles anxieux, bipolaires ou schizophréniques ...

Ces pathologies, souvent assimilées à un "handicap invisible", ont des répercussions importantes sur la capacité des salariés à mener à bien leurs missions.

Face à cette réalité, les entreprises doivent adapter leurs pratiques pour maintenir ces salariés en emploi, tout en garantissant leur bien-être et leur productivité.

Mais quelles sont les principales difficultés rencontrées et sur quels dispositifs peuvent-elles s’appuyer ?

Les freins pour les entreprises

L’intégration et le maintien dans l’emploi des salariés souffrant de troubles psychiques représentent un véritable défi pour les entreprises. Plusieurs obstacles peuvent être identifiés :

1. La stigmatisation des troubles psychiques

Les troubles psychiques restent un sujet tabou, dans la société et de fait dans les entreprises.

La peur d'être jugé ou mal compris pousse souvent les salariés concernés à cacher leur situation.

Cette stigmatisation, doublée d’un manque de sensibilisation sur ces questions, peut bloquer les employés qui pourraient prétendre à des aménagements.

=> Pour les entreprises, il s'agit donc avant tout de créer un environnement de travail où la santé des collaborateurs, que ce soit sur le plan physique ou mental, est prise en compte.

2. Le manque de formation de la chaine managériale

Les managers , de la direction aux responsables de proximité, sont rarement formés pour repérer et accompagner les salariés souffrant de troubles psychiques.

Ils manquent d’outils pour identifier des signaux d’alerte, et ne savent pas toujours comment réagir de manière appropriée.

=> La sensibilisation des managers de tous niveaux à ces questions est un enjeu pour les entreprises car ils jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des collaborateurs et la mise en place d’adaptations spécifiques.

3. Les aménagements organisationnels à envisager

Adapter le travail pour les salariés atteints de troubles psychiques peut nécessiter des aménagements organisationnels ou techniques.

Cette perspective peut freiner l'employeur, qui en première analyse peut estimer qu'il n'y a pas de solution.

=> La difficulté pour les entreprises réside souvent dans l’équilibre à trouver entre ces aménagements et le maintien des objectifs de performance collective.

Les pratiques à mettre en place

1. Sensibilisation, communication et déstigmatisation

La première étape consiste à sensibiliser l'ensemble des collaborateurs, le management et la direction, sur les enjeux associés à la préservation de la santé mentale.

Des campagnes internes, des sessions de formation ou des conférences peuvent aider à briser les préjugés autour des troubles psychiques.

Pour parler cas d'un salarié, des actions de communication sur le handicap peuvent être envisagées : toutefois celles-ci doivent être soigneusement préparées, avec l'aide d'un professionnel si besoin, car communiquer sur le handicap nécessite des prendre des précautions précises afin de protéger le salarié.

=> L'objectif est de déstigmatiser les troubles de santé mentale au travail et d'encourager les salariés à exprimer leurs besoins sans crainte.

2. Adapter les conditions de travail

L'adaptation du poste de travail est essentielle pour permettre aux salariés souffrant de troubles psychiques de rester performants et engagés.

Les aménagements peuvent prendre plusieurs formes : la possibilité de travailler à distance, des modalités de management, et/ou de collaboration avec les collègues adaptées, un allègement temporaire des responsabilités…

=> Le dialogue et la coordination entre le salarié, le manager, le service des ressources humaines et un / des expert(s) de la santé au travail (médecine du travail, ergonome, psychologue du travail …) est crucial pour identifier les solutions les plus adaptées.

3. Former les managers et responsables

Former les managers est une clé pour une prise en charge efficace des troubles psychiques en entreprise.

Une formation dédiée permet de leur donner des outils pour repérer certaines situations, mais aussi pour adopter les bonnes pratiques d'accompagnement.

=> Un manager formé pourra instaurer un climat de confiance avec son équipe, favorisant ainsi une meilleure compréhension des besoins individuels.

4. Dispositifs de soutien

En complément de l’action sur les conditions de travail, et de la sensibilisation des acteurs, le soutien individuel peut également aider le salarié à gagner en performance et bien-être au travail.

La médecine du travail, le service social, sont des acteurs clés dans ce soutien et l’écoute de ces salariés. L’entreprise peut également financer l’accompagnement individuel du salarié par un intervenant spécialisé (neuropsychologue, psychologue …).

=> Ces mesures permettent aux salariés de parler de leur situation en toute confidentialité, avec un professionnel qualifié, qui pourra le conseiller sur les démarches possibles (service social, médecine du travail), et/ou l’aider à développer des stratégies de compensation du handicap (neuropsychologue).

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